Bon, parce que j'en avais envie, je vais ici vous poster quelques textes, enfin peut-être qu'un seul, mais bref '-'

Le premier, un truc que j'ai fais pour un concours cette année, il fallait 500 mots maxi et moi au départ j'en avais genre 1000, alors c'est pas aussi bien que ce que j'aurais voulu D: M'enfin de toute manière, j'ai même pas gagné le concours '-'


Froid au cœur

Il n'était pas tard, environ dix-neuf heures. Le soleil commençait à décroître à l'horizon, comme fatigué après cette journée. Le ciel, rose-orangé, était absolument magnifique. C'était le 24 avril, l'anniversaire de la mort de mon frère; cela faisait exactement un an qu'il était mort. Je me souviens de ce soir, lorsqu'il était encore en santé. Il m'avait emmené à cet endroit vers lequel je me dirige, c'est-à-dire une petite colline d'où l'on voit parfaitement la ville et le ciel qui l'entoure. Il avait tenu à ce que je vois tout ceci lors du coucher de soleil, ce qui rendait le paysage franchement extraordinaire. Debout sur le haut du monticule, j'observais tout. C'était le printemps et les arbres autour étaient en fleurs, rendant la vue encore plus colorée.
Mais moi, je n'aime pas le printemps. Il réveille en moi trop de souvenirs douloureux.

Cela fait quelques mois que les bourgeons ont finalement éclaté pour laisser les feuilles envahir les branchages des arbres. C'est aujourd'hui le 16 juin et je me retrouve de nouveau debout sur cette colline. J'ai 16 ans, pourtant je n'ai ni amis ni petite amie. Je suis un solitaire, et même avant la mort de mon frère, je l'étais. Une brise chaude me caresse doucement les joues, séchant les larmes qui y coulent. Je n'arrive toujours pas à concevoir qu'il n'est plus là... Même si avec la saison chaude l'école est arrêtée, je n'apprécie pas les vacances.
Je n'aime pas l'été. Je me sens trop seul parmi les gens heureux.

Encore une fois, je me retrouve sur ce petit monticule, près de Québec. Malgré la grande mélancolie qu'il m'inflige, je ne me lasse jamais de ce paysage. Les feuilles ont commencé à se garnir de leurs couleurs chaudes, tombant au bout d'un moment. Seuls les conifères ne changent pas; ils restent toujours forts, ne se laissent jamais abattre et sont toujours fièrement dressés. J'aimerais être comme un sapin: fort, grand et fier en toutes occasions. J'aimerais pouvoir être confiant et me relever de ma peine. Pourtant, je n'y arrive pas et je me retrouve là, comme toujours, sur cette colline, à observer la ville sous le soleil couchant. La brise automnale est fraîche et joue dans mes cheveux.
Mais je n'aime pas l'automne. C'est le moment de l'année où il fait gris, et les couleurs changeantes des feuilles ne m'égayent plus comme quand j'étais enfant.

Il fait froid. Très froid. Je suis étendu dans la neige, les bras ouverts comme en signe de capitulation. Le ciel nocturne me surplombe de toute sa grandeur. Il y a ce mythe selon lequel les défunts vivent dans les étoiles. J'y ai toujours cru, et maintenant plus que jamais. Il doit être environ minuit et plus personne n'est dans les rues. Tant mieux. Je suis toujours sur cette colline qui me rappelle tant de souvenirs. Je ne sens plus mes mains ni mes pieds, et cette sensation se propage dans mon corps en entier. C'est bien de se sentir engourdi comme cela. Je sens mes paupières qui sont lourdes, mais je ne fais rien pour les empêcher de se fermer. Mes dernières pensées se tournent vers ma famille, mon frère. Surtout mon frère.
J'aime bien l'hiver. Grâce à lui, les gens me laisseront enfin mourir en paix pour que j'aille retrouver celui que j'avais juré de toujours suivre. Je peux enfin aller rejoindre les étoiles...

Un petit truc écrit sur un coup de tête parce que j'en avais envie '-'

Can we pretend that airplanes in the night sky are like shooting stars?

C'était son rêve, après tout, de voir une étoile filante. Si elle faisait comme si les avions étaient des étoiles filantes, ce serait comme si elle réalisait son rêve, non? Ce serait comme si elle réalisait leur rêve à eux deux. Oui, ils auraient voulus avoir les doigts entrelacés lorsqu'ils en verraient une. Ça aurait pu être parfait. Tellement parfait.

Ploc.

Une larme roula sur sa joue et alla s'écraser sur le sol. Elle secoua doucement la tête, ses cheveux allant dans tous les sens. Ce n'était pas le temps de penser à ça. Elle n'était pas venue pour ça. Machinalement, elle porta sa main à son cou, où pendait un pendentif. Ce geste avant le don d'apaiser ses sentiments. Un soupir perça ses lèvres et se perdit dans la nuit comme un cri de détresse silencieux.

Non.

Il fallait qu'elle soit forte. Elle serra les poings, releva le menton, et regarda droit devant elle. Le vent lui caressait le visage comme pour sécher ses larmes. Elle aurait voulu ne pas pleurer du tout, mais elle n'y pouvait rien. Il le lui avait toujours dit.

Mais plus jamais.

Plus jamais elle n'entendrait sa douce voix chuchoter dans son oreille, plus jamais elle ne sentirait ses doigts à travers sa chevelure, plus jamais elle ne goûterait ces lèvres qui caressaient les siennes avec tant de tendresse. Elle ne passerait plus de nuits dans ses bras à observer le ciel à la recherche d'une étoile filante pour faire le vœu qu'ils voulaient faire.

Rester ensemble.

Un vœu simple, mais qui n'avait jamais été exaucé. Qui n'avait jamais pu l'être, en vérité. Elle s'était souvent demandée pourquoi est-ce que ça avait été lui qui était partit plutôt qu'un autre. Longtemps, elle n'avait pas su dormir face à cette question. Elle avait passé des heures à contempler le plafond de sa chambre, sans pouvoir penser à quoi que ce soit d'autre.

Mais maintenant, c'était fini.

Elle songea à la lettre qu'elle avait laissée, là, sur la table. Pourquoi avait-elle laissé tel message, alors qu'elle n'avait plus rien? L'espoir, peut-être. L'espoir que quelqu'un passerait là et prendrait le petit bout de papier par simple curiosité. L'espoir que cette personne reposerait le papier et s'élancerait pour la sauver. L'espoir que ces simples mots aient pu faire réagir quelqu'un.

Je m'appelle Faith, et à minuit ce soir, sous la falaise, je serai morte.

Blanc.
Noir.
Blanc.
Rouge.
Blanc.
Pourquoi le blanc?
Parce que le noir, c'est trop sombre.
Trop détesté.
Parce que le rouge, c'est trop sanglant.
Trop violent.
Le blanc, c'est parfait.
Lisse, doux.
L'encre y coule comme une rivière.
Qu'est-ce là?
Une tache.
Rouge, noire?
Qu'est-ce qu'elle cache?

Rouge, noir, rouge, noir.
Rouge.
Le sang qui coule.
Noir.
L'encre qui dégouline.
Une erreur, une imperfection?
Un, deux, trois.
Une lame, une plume,
Rouge, noir,
Corrigée.

On biffe, on barre.
Sur la peau, sur la page,
Quelle différence?

Une vie, un mot.
Rouge, noir.
Le sang, l'encre.
L'encre, le sang.

La page déchirée,
Le corps démembré,
Quel est le plus atroce?
Quel est le plus atroce?

La page jetée,
Le corps brûlé.
Quel est le plus atroce?
Quel est le plus atroce?

Si je tue pour écrire,
Ou si j'écris pour tuer,
Quelle est la différence?
Quelle est la différence?

Blanc.
Noir.
Rouge.
Blanc.
La page.
Sur le bureau taché d'encre.
Sur le bureau taché de sang.
La page blanche,
La page parfaite.
La rempliras-tu?
De noir, de rouge?
La gâcheras-tu?
De noir, de rouge?

...
C'est juste magnifique. Jouer autant sur les répétitions, sur les phrases courtes et se servir des couleurs... J'ai l'impression que c'est moi qui les ai écrits. Mais ce n'est pas moi.
Tes textes touchent, vibrent. Jusqu'au plus profond de l'âme. Et c'est dur d'y croire tellement c'est fabuleux.

Voilà. C'était mon commentaire. Si je continue, je vais me répéter alors je m'arrête là.

Haha ben merci :3