♦

Boire un café... Voilà une belle histoire. Trop classique, pourtant, il n'y a rien de mieux pour pouvoir renouer avec le passé. Tout deux, nous marchions jusqu'à l'endroit prévu à cet effet. Puis une fois le café en main, nous nous installâmes suite à une de mes propositions sur un siège. Confortable ou non, on s'en fichais. Nous avions l'habitude de faire comme bon nous semblait et surtout, nous étions habitué à des sièges peu confortable... Bref, on s'en foutait. Silencieux comme des tombes, je me contentais de repenser à un de ces deux trois souvenirs peu plaisant à son égard. Par là, j'entendais notamment ce jour où elle a eu son accident... Une longue journée suivit de temps d'autre.

Flash Back

Cela avait été un jour comme les autres. Jusqu'à ce moment... En effet, pour une fois de repos, je repensais à mon passé. Passer d'élève à instructeur c'est tout un art. Un an environ déjà. Instruire et non apprendre, c'est un tout autre univers. J'avais la pression, mais jen oubliais pas le reste. M'amuser, ma vie sociable, mes amis... Tout ça ne faisais qu'un. Ma mission prenait un tout autre sens. D'ailleurs, cela me faisais penser à deux trois amis qui eux aussi étaient devenus instructeurs ou de simples militaires confirmés. Au fond, on a grandit et c'est à nous de former la nouvelle génération. Mais ce n'est pas une raison pour laisser de côté la nôtre. On est pas vieux, loin de là. Je pensais à toutes ces valeurs qui de nos jours se perdent. Je réfléchissais à ne plus voir le monde qui m'entourait. Ne plus entendre ces bruits d'avions, d'hélicoptères, de chars qui faisaient une démonstration. Ces bruits d'explosions et surtout, cette alarme. Des cris s'élevaient, visiblement, un incident s'était produit. Moi qui m'apprêtais à aller partir en patrouille, faire un vol privé pour trimballer un hélicoptère, voilà que j'entendais des bruits, des rumeurs, tout ça... Sans comprendre, je montais donc dans mon hélicoptère prêt à faire la manoeuvre prévue. Un tour de l'île sans trop m'éloigner.

Ni une ni deux, je m'élançais. Faisant les démarches nécessaires, je ne remarquais pas certaines unités qui étaient déployées à côté. Semblant pressées comparé à moi. Je décollais dans les règles de l'art, serein malgré une drôle d'impression ridicule. L'ignorant, j'avançais dans ce ciel peu perturbé, jusqu'à ce qu'au loin, une drôle de fumée m'interpelle. Une fumée ? Une fumée comme si... Curieux, je me contentais d'avancer jusqu'à approcher du lieu du sinistre. En effet, non loin de ma position se trouvait du monde. Des gens s'activaient, du monde était envoyé... Un engin s'était écrasé.
Tentant de garder un certain calme, je tentais d'obtenir des informations. Je contactais les autorités. Mais rien n'y fait... Je me devais donc de retourner à la base pour tenter de prévenir les autres. Au final, c'est sans surprise que j'arrivais en retard. Ils étaient au courant de l'accident et avaient déjà intervenu comme il faut. C'est uniquement lors de la question fatidique que je m'étais mis à pâlir.

" C'est Isis Bath "

La pilote ? Isis ? Sur le coup, mon coeur loupait un battement. J'étais comme touché en plein coeur. Une amie ? Oui, à mes yeux oui. Que lui était-il arrivé ? Dans ma tête, s'était Bagdad, Irochima, La guerre d'Algérie, les Croisades... Tout ça devenait un vrai chantier. J'étais perdu....

Fin Flash Back

Sirotant un peu de café, je regardais la miss qui comme moi semblait boire son café tout en étant pensive, à moins que je me trompe. Bah... Elle a toujours été mystérieuse. J'aimais ça chez elle. Comme moi. On est deux penseurs, solitaires à nos heures et qui aiment voler de leurs propres ailes. Attendant une quelconque parole, je buvais mon café, soupirant d'aise. Cela faisait un bien fou. Parler boulot était bof, je préférais la laisser faire plutôt que faire mon fouineur. Au fond, on avait tout notre temps.

♦

Pensif. Silencieux voilà deux mots qui résumaient bien la situation. Bien trop de choses s'entrechoquaient dans ma tête. Je repense encore à cet instant où lors de mon vol je voyais ce nuage noir d'encre se soulever dans le ciel et l'annonce qui s'en suivait. La miss était une vraie chanceuse, il faut le dire. Cependant, elle n'avait pas juste craché un hélico, cela avait été un véritable calvaire tant pour elle que pour ses proches. Mais cela était du passé non ? Pourtant, se le rappelait avait du bon. La souffrance permet d'expérimenter des choses et de ces expériences, on en ressort plus fort. Voilà le cas actuel... Brisant le silence tel un coup de canon, la miss s'était mise à parler. Ainsi donc, ses paroles était une sorte de compliment ? Félicitation ? ... J'en étais touché, bien qu'au fond, le grade ne soit rien. Juste ici pour avoir un poids niveau parole, mais sinon sur le terrain, cela ne fait pas trop de différence dans le feu de l'action. Un sous-lieutenant peut très bien dégaîner plus vite qu'un capitaine. Au fond, c'est le plus faible qui crève, peu importe le grade. Sortant de mon ramassis de pensées tristes, je la regardais en coin souriant à celle-ci.

" C'est rien tu sais... Cela fait toujours de moi le laqué de Beal ou d'autres hauts gradés de renom. C'est une forme de reconnaissance, mais au fond, je te cache pas que je m'en fiche... D'ailleurs d'avance, entre nous... Appèle moi Sous-Lieutenant QUE lors des moments sérieux... Entre nous hein... comme d'hab. T'emmerde pas avec ça.
D'ailleurs, tu me complimentes, mais toi... Tu as quasiment autant d'années que moi il me semble ? Tu as rien demandé ? Pas une promotion ou quoi que ce soit ?"

Sans le savoir, j'enfonçais un couteau dans une plaie. Loin d'être au courant de sa mutation punitive à EP-3 dans le passé, je la croyais simplement muté ailleurs. Mais jamais je n'aurais imaginé que son incident aurait eu de telles proportions. Je n'avais vu jusqu'à maintenant que le côté... médical et social de la chose.

Flash Back

Informations validées, il s'agissait bien d'Isis Bath comme pilote. Elle avait eu visiblement un soucis technique ou un truc du genre. Quoi qu'il en soit, d'autres élèments m'échappaient, mais le final était là... Elle était hospitalisée d'urgence dû à ce crash qui n'étais pas prévu. Pourquoi ? Comment ? Au fond, je me sentais mal. Même si je ne le montrais pas, j'avais une boule dans mon ventre, me brûlant, me faisant mal. Une amie qui finit dans un état critique à ce qu'il parait, ça ne fait jamais du bien. Si bien qu'on se met à croire que c'est un coup monté. Que JAMAIS ce ne serait de SA faute. Moi-même, avant que j'apprenne deux trois détails plus tard, j'imaginais un coup monté. Quelqu'un qui lui en voulait du mal pour me rassurer de l'erreur humaine. C'est donc dans cet état d'esprit que j'avais foncé à l'hôpital où elle avait été prise en charge.
J'avais attendue quelques heures, les médecins faisant leur maximum pour voir si elle allait bien ou non, jusqu'à ce que le verdict tombe. Vivante. Ouf... S'était une bombe en moi qui avait explosé. Une bombe qui me soulageait malgré tout. Au moins, elle était encore là, parmi les vivants. Cependant, la suite m'avait moins rassuré. Le verdict était à double sens... Vivante, mais dans le coma. Coma.. Une perte de connaissance non réversible par les stimulations. Traduction, elle était vivante, mais pas là malgré tout. Le tout, pour une durée indeterminée. Et comme si ce n'était pas assez... un tel choc pourrait avoir des effets comme une perte de mémoire sur courte ou longue durée. Cette nouvelle m'avait intérieurement chamboulé. Une amie dans cet état ? Moi qui pilotais aussi... Cela aurait pu aussi m'arriver ? C'est à la fois de la peur et une impuissance que je ressentais ce jour là.

Bref, suite à ce diagnostic, les médecins m'avaient permis une visite. Désormais, en attendant qu'elle se réveille, le monde pourrait la voir. J'avais donc veillé jusqu'à ce que cela soit possible, puis une fois seul, je m'étais posté proche de son lit. La belle jouant à la belle au bois dormant. Yeux clos, masque respiratoir, perfusions... un bien triste tableau que voilà. D'ailleurs, ma mémoire ne me le rappelle pas exactement, mais ... avais-je pleuré ce jour là ? Il me semble bien qu'une goutte s'était échappé pour venir se mourir dans les draps de la miss.

" ... Idiote va... Pourquoi tu as pris cet hélico... Aujourd'hui..."

J'en voulais au destin, à la faute à pas de chance. J'en rageais de cette impuissance, moi qui voulais lui mettre une baffe et la traiter d'idiote. Lui ébourrifer les cheveux et lui rappeler qu'elle est blonde. Mais là, rien de tout ça... Je montrais à la miss qui ne pouvait rien voir qu'au fond, ce n'est pas qu'une amitié entre jeunes, c'est un véritable lien que j'ai. Je l'apprécie comme une soeur, voir plus. C'est donc ainsi que s'était passé cette visite, la première de toute avant son réveil. Un passage de songes où je m'étais posé bien des questions et où je m'étais dévoilé intérieurement. Perdre un/une ami(e), c'est dur. Trop dur...

Fin Flash Back

Désormais, la belle était bien là, vivante, consciente et surtout avec la mémoire. Car mine de rien, je n'avais pas oublié cette période pour le moins étrange. Soupirant, je repris une petite gorgée de café prenant un sucre et avec l'habilleté d'un buldozzer, je lui fit faire un canard finissant par le lâcher dedans las de cela. Mon regard cherchant le sien, je lisais son envie de parler désormais. Mais comme deux gosses qui s'aiment et qui le disent pas, j'hésitais. Elle aussi, nous ne savions pas quoi dire alors que les sujets étaient nombreux.
Au final, après avoir dessiné un sourire complice sur mes lèvres, je dirigeais une main vers sa longue chevelure d'or et je l'ébourrifais tel un gamin s'en amusant.

" Au fond, je me fou du grade... Que tu sois Lieutenant, supérieur ou inférieur à moi... Tu resteras ma grande idiote de toujours à mes yeux huhu..."

Une petite pique, ça ne changera jamais ça.

♦

Pensées autour d'un café. Voilà ce que nous faisions. Certains font du brain storming en s'enfermant autour d'une table dans un bureau... nous, on se réunis autour d'un café et on pense. On discute et basta. La miss et moi, ça a toujours été simple et compliqué à la fois. Véritablement complémentaire avec moi, elle est mon yang et moi je suis le ying. Pourtant, je ne reconnais pas cela, je le nie indirectement. Je fuis certains vérités et je les remplace par des excuses à la mord moi le noeud. Pourquoi n'avais-je pas ce courage alors que comparé à d'autre, je suis proche d'elle normalement ? Pourquoi il y a toujours ce "pas" qui me pause soucis ? Serais-je en réalité un petit timide ? Quelle bonne blague. Pourtant, il y avait un peu de ça, de la timidité, une certaine barrière de pudeur qui persistait. Tant d'autres auraient foncés à ma place, moi j'étais là, comme le lion attendant sa chance pour frapper. Mais à trop hésiter, j'allais perdre la miss, ou à la longue, elle se lasserait non ? Depuis les incidents du passé, depuis la perte de mon ami et sa quasi perte dans le passé, j'ai cette peur en moi... Celle de la perdre. Ne plus la voir, devoir être séparé d'elle. Une peur ? Pire... Une phobie. Bien entendu, ces mots sont exagérés, mais il y a une part de vérité. Je ne supporterais pas de la voir redisparaitre encore une fois sans avoir de nouvelles. Dit ainsi... Serais-je dépendant d'elle ? Comme tant d'autre le sont au sexe ou à la drogue ? Ridicule me diraient certains. Agetha serait la première à souligner que les sentiments sont idiots, inutiles, provocateurs de soucis sans précédent. D'autre appuieraient en disant cela incompatible avec notre métier. Au fond, peut-être que elle comme moi, on a toujours été ainsi. Sociable à notre façon, mais toujours avec des barrières, de peur d'être blessé.

La miss me répondait enfin. Elle était visiblement satisfaite qu'elle n'ait pas à m'appeller par mon grade. Haha... Rien que pour ça, j'aurais tendance à vouloir lui faire dire l'inverse. La forcer juste pour la faire chier. Souriant, je me contentais de la regarder en coin alors qu'elle m'affirmait ne rien avoir demandé niveau grade.

" Bah... Fonce. Tu as tu temps derrière toi, de l'ancienneté ET de la compétence... Pourquoi tu fonces pas comme tu l'as toujours fait ? Aller voir la capitaine ou le capitaine, voir plus haut... Pour demander, c'est pas comme s'ils allaient te mordre. C'est limite l'inverse te connaissant huhu... Tu es pas faite pour rester simple soldat tout soumis tout mignon. Tu es faites pour être une botteuse de cul, voilà ce que je pense."

Encore et toujours des piques avec légéreté. Soupirant d'aise, je finissais presque mon café entendant bien sa dernière remarque. Une vraie histoire ce " grande idiote ". Je vins lui donner une petite tape sur l'épaule remarquant qu'elle n'avait pas réagis à mon ébourriffement de cheveux.

" C'est pour ça que je garde cette appellation d'actualité... Car tu aimes pas et ce que tu aimes pas... Je kiff te le rappeler miss..."

Tout ceci me rendais mélancolique.

Flash Back

Une semaine était passé depuis son accident. Elle était toujours dans le coma. Un sommeil profond dans lequel se mêlait beauté et horreur. La voir si sereine était magnifique... mais en contre partit la savoir entre la vie et la mort, cela retirais tout le charme de l'instant. Je venais tout les deux jours voir si son état s'arrangeait, mais ce n'est qu'après cette semaine que je m'étais décidé d'arrêter. Me résigner à y croire ? Non... Me résigner de m'empoisonner dans l'inquiétude. Je m'inquiétais tellement que j'en devenais limite insomniaque. Certains m'avaient recommandés d'arrêter d'aller voir et c'est ce que je fit, me contentant de laisser un mot en demandant que je sois prévenu quand elle se réveillera.

* Hey miss,
Tu as pas idée de la frousse que tu nous a fait... Notamment à moi. Franchement, t'es la plus grande idiote des grandes idiotes. Si tu lit ce message c'est que tu as enfin décidé de ne plus jouer la marmotte. Sache que j'ai hâte de te revoir éveillée. Préviens moi quand tu seras ok.
Ps : Grande idiote va...

J.C *

J'avais déposé cette lettre sur une table à coté d'elle et embrassé son front ce jour là; tel un geste solennel.

Ce n'est que trois semaines après qu'on me prévenu qu'elle était éveillée. Bien des visites étaient faites et moi, j'étais en retard niveau nouvelle. C'est donc enragé et enjoué que je m'étais rendu à sa chambre. Loin de me douter que j'allais être victime de son courroux qui sait. Après tout, voilà quelques jours qu'elle s'était réveillée. J'en étais tellement enjoué que j'oubliais la petite parole du médecin qui m'avait dit qu'elle était ' nouvelle '. Je n'avais pas voulu comprendre ce qu'il voulait dire par là et je m'en fichais. S'était tout souriant que j'avais fait ce geste qu'elle avait entendu maintes et maintes fois. Toquer à la porte pour alors entrer.

" Bah bordel... Quand tu dort, tu fais pas semblant toi... Comment te sent-tu ? Tu as vu mon message au faite ?"

Plutôt cavalier comme entrée il faut l'avouer. Me mettant à coté d'elle sur une chaise, je déposais un petit sac contenant une petite pâtisserie. Une chouquette. Je ne connaissais pas ses goûts et sur ce coup, je faisais coup de poker... Chouquette à la crème pistache. A mes risques et périls, j'attendais ses dires souriant.

Fin Flash Back

Finissant mon café, j'allais en prendre deux de plus, au cas où la miss en voudrait un autre. Me remettant proche d'elle, j'admirais sa crinière blonde comme les champs de blé. Elle était encore et toujours sublime à ce niveau là. Admirant par la suite la fumée du café s'échapper du petit gobelet, je lui souris amicalement tentant de détendre l'atmosphère.

" J'ai beau réfléchir à un autre surnom, je trouve pas en faite... Mais si tu as des idées, hésite pas hein... D'ailleurs, maintenant que j'y pense.. Jamais tu m'as donné de surnom. Alors qu'il y a de quoi non ?"

D'un geste enfantin et purement taquin, histoire de vraiment la faire réagir, j'appuyais mon index sur sa joue espérant qu'à la longue, à force de faire ce " poke ", elle allait péter un câble comme elle en avait si bien le savoir.

♦

Des conseils, voilà ce que je lui donnais. La " grande idiote " avait bientôt 30 ans... non, elle les a déjà, mais elle a pas de grade spécial... Quelle honte. Pourtant, à tout les coups " Lieutenant Bath ", ça sonne immédiatement mieux. S'en rendait-elle pas compte ? Visiblement oui, elle ne s'en rendait pas compte. Quelle fille, pas blonde pour rien. Mais au fond, c'est pour ça que je l'ai aimé et que je l'aime. Elle est une sacré jeune fille, un sacré bout de femme. Mes piques de débuts semblaient avoir l'effet escompté. Regard l'un dans l'autre, un silence se fit. Un silence où le regard parlait pour nous. Son affirmation était justement ce qui ressortait de cette réunion occulaire. Je l'énervais ? N'était-ce pas le but escompté au final ? Souriant, je ricanais prononçant quelques mots au passage.

" Tu sais que j'adore ça voyons... Faire chier ma blonde préférée..."

Flash Back

Sur son lit ( pas de mort ) d'hôpital , la miss ne faisait pas grande mine. Pourtant elle était là. Pour quelqu'un qui s'est craché par hélico, elle était pas mal. Certes, elle avait été dans un coma profond durant deux semaines, mais maintenant qu'elle était là, elle me faisait sourire. Finit l'angoisse, finit les prières le soir surtout pour moi qui ne suis pas croyant et enfin.... finit cette peur de la perdre suite à ses possibles blessures. Là, devant moi, elle semblait en forme, ou du moins... reposée comme il faut. Assis à côté d'elle, je cru voir quelques étoiles qui scintillaient dans ses yeux. Visiblement, l'arme secrète que sont les chouquettes semblaient lui plaire comme pas deux. Ouf, j'avais eu de la chance là. Elle n'allait pas me les renvoyer à la gueule comme elle pourrait en être capable. Heureux de moi, je ne parlais pas trop la jugeant apte à prendre la parole, puis au fond, je n'allais pas trop tarder. Cela me surprenais quand même quelle se souvienne de moi. Sans noter le regard qui pouvait la trahir, je lui dit tout sourire.

" Vraiment ?"

Moi qui avais entendu qu'elle avait quelques... soucis. Se pourrait-elle qu'elle soit amnésique ? Nooooooooon ils me l'auraient dit voyons. Puis au fond, qui oublierait le fameux, grand et beau * oui les roses sont gratuites * Jin Clifford ? Bref, souriant en montrant que j'étais content, je me contentais d'avancer un poil la friandise apportée histoire de lui montrer qu'elle pouvait. La gourmandise est un pêché, mais si ceux-ci existent, c'est justement pour être goûtés. Une fois la paix arrivée, je repris doucement.

" Te voir en forme me fait du bien en tout cas... N'imagine pas des truc... Mais, je me suis malgré tout fait un sang d'encre quand j'ai appris ton accident. Mais tu vas mieux, donc ça va mieux moi aussi. Tant mieux. Maintenant, tu vas pouvoir te reposer et revenir à la charge.
Je vais pas trop tarder par contre, j'ai des cours à assurer et puis, même si tu sembles en forme, un peu de repos en plus ne ferait pas de mal. Et d'avance... NON... Je ne me barre pas pour éviter de croquer la chouquette que JE t'offre. "

Lui tirant la langue, je me redressais doucement pour alors embrasser son front dans un geste furtif et avec une grande douceur. Sûrement à cause du choc que cette histoire avait fait, sans quoi, d'ordinaire, je n'aurais pas osé la toucher ainsi de son conscient. Trop pudique... Me redressant, je m'apprêtais à partir. Loin de me douter qu'elle aurait peut-être des questions.

Fin Flash Back

Pas de surnoms ? Mais voilà un crime de guerre. Rigolant de bon coeur, je ne lui en voulais pas de ne pas vouloir m'en donner un et l'entendre grogner qu'elle n'aimait pas en avoir un. Au fond, ça fait juste proche. Les gens proches en donnent et voilà... Bref, haussant les épaules l'air de dire " comme tu veux ", j'acceptais son choix. Mais vu mon regard taquin, elle savait qu'à mes yeux, elle resterait cette " grande idiote ". Outch... Le coup dans le ventre lui me fit reculer un peu de ma chaise. Rigolant amèrement, je finit par me remettre comme il faut. Me frottant celui-ci, je finit par dire amusé.

" Ben dis donc... T'as pas perdu la main... Jte reconnais bien là."

Heureusement, ça n'avait pas été les parties qu'elle avait touché, car là, ça aurait gueulé. Amicalement, mais ça aurait gueulé. Les parties, c'est sacré comme on dit. Appréciant de la voir déjà un poil plus elle-même, plus chaleureuse, je passais à côté de ces détails qui font que voilà, elle me mentait, cela était évident. Je ne le voyais pas et peut-être même que je ne voulais pas le croire. Me contentant de sourire naturellement, je repris un peu de café pour lui dire.

" Bon bon... J'allais te proposer de faire un entraînement sport un jour, mais visiblement... niveau boxe tu es au point donc tant pis. Ton retour en tout cas me fait super plaisir miss. L'armée de l'air à regagné un précieux membres crois moi."

Sourire aux lèvres, je regardais vers une vitre admirant le ciel. Et là, une idée me vint.

" Un vol de nuit un de ces soirs... ça te tenterais au faite ? "

♦

La pause café continuait tranquillement dans la joie et la bonne humeur, ainsi que la complicité. La miss me confirmait que si il y avait bien un truc qui n'avait pas changé, s'était cette part d'elle, toujours fougueuse, brutale qui faisait d'elle une sacré femme. Pas le genre qui finit maid, mais plutôt guerrière de première classe. Un caractère trempé, un physique redoutable... Oui, il vaut mieux l'avoie en amie plutôt qu'ennemie. Cette leçon, je l'avais bien apprise... Par contre, les autres, ça avait du mal à rentrer, elle pouvait le voir encore et encore. Ce genre de coup qu'elle m'avait donné droit, ce n'était qu'un de plus dans une liste plus qu'énorme. Souriant, je l'écoutais me répondre par rapport à l'entraînement sportif. Visiblement elle était pas contre. Elle semblait mélancolique durant un bref instant. Un ami qui lui avait appris le corps à corps ? Immédiatement, mon esprit s'imaginait des choses peu catholiques....Un ami hein ... Un fin sourire malicieux se dessinait sur mes lèvres, mais quand je vis cette expression sur son visage, je cru comprendre un poil ce qu'elle voulait dire.
Mince, avait-elle perdu cet ami ? Il faudra qu'on parle de tout ça plus tard tient...

Flash Back

Alors que mes pas me menaient vers la sortis, je ressentis un drôle de sentiment. La miss m'interpellait. Sa voix était rapide, démontrant une certain angoisse ? Analysant ses dires, ceux-ci eurent l'effet d'une bombe atomique. Plus aucun souvenirs de moi ? Plus de souvenirs tout court ? Ainsi donc, les dires floues des infirmiers étaient pour dire cela ? Amnésique ? Ma main sur la poignée de porte se stoppait, je m'immobilisais un bref instant avant de lâcher cette poignée de porte et me retourner vers elle. Mon air en disait long. J'étais étonné de cet aveu. Jamais je n'aurais pensé qu'elle aurait brisé ce mensonge. Elle qui était parfois de nature cachotière, là, elle m'avait dit la vérité peu de temps après avoir mentis, signe qu'elle... s'en voulait ? La fixant dans les yeux, je voyais bien son air gênée. Elle était perdue la miss, quoi de plus normal.

" ... Je vois..."

Marche arrière, je retournais proche d'elle m'assaillant de manière non chalente. La regardant elle et son gâteau bien entâmé, je vins à lui sourire un bref instant l'air de dire " Bah va-s-y... Termine ce gâteau, ne te sent pas coupable comme ça, il est pour toi ... ". Ainsi donc, miss était amnésique ? Voilà une révélation bien particulière. Les méthodes pour retrouver la mémoires étaient nombreuses et certains loufoques. Coups sur la tête, chutes, objets, tout plein de choses permettaient de redonner soit disant la mémoire. Mais le plus efficace était le temps parait-il. Je me contentais donc de saisir le papier qui était proche de la table de chevet le reconnaissant.

" ... Le temps fera son affaire sans doute, mais en attendant... Autant tout reprendre à zéro du coup. Je suis Jin Clifford. Un collègue. Je suis l'instructeur tout nouveau comme toi de tir en aviation. Niveau connaissance, disons que j'ai jamais su comment tu me considérais, mais pour moi, c'est amie... Tu es une amies et bah... Si tu dois avoir l'impression d'être ... chouchouté, disons que je tient à mes amis pour ça. Du coup, jte laisse imaginer mon état quand j'ai survolé ce lieu où tu as eu ton accident... Bref passons..
Amis, j'aime bien t'emmerder semble-t-il et ta spécialité, c'est un coup dans le ventre pour me calmer. Voilà voilà, je pense avoir fait le tour... "

Me grattant la nuque, je revins à elle pour alors poker sa joue un bref instant. Je voulais croiser son regard et surtout, qu'elle se sente bien et non mal à l'aise d'avoir oublier tout ses souvenirs. Qu'elle sourit en faite, voilà mon objectif. Cherchant son regard, je vins lui dire tendrement.

" Si tu as des questions précises ou autre.. N'hésite pas. Tu l'auras compris... l'amitié c'est sacré, donc si tu as besoins de quoi que ce soit, je serais là. "

Doux et gentil, je n'arrivais pas à être différent avec elle. Jouer le bad boy ? C'est une idée, mais pour l'heure, j'avais pas envie.

Fin Flash Back

Alors qu'on discutais et que je proposais des projets, voilà que la miss commençait une phrase qui attirait mon attention. Des emmerdes ? La regardant plus intensément, je notais sa paleur démontrant qu'elle avait dévoilé un truc important. Vol de nuit ? Emmerdes... Tout ceci avait-il un rapport avec son vol, son accident et son absence ? Dans ma tête, cela commençais à tisser des liens et des hypothèses se faisaient. Mais ce sujet semblait encore un peu tabou, alors pour une fois, j'allais me tenir tranquille. Nous avions désormais tout notre temps pour parler de ça.
Soupirant donc, je finit mon petit gobelet de café et lui souriais. Rien, pas une seule question, cependant, mon regard montrait bien que j'avais capté ce qu'elle avait dit.

" On en reparlera plus tard de ce sujet là... Par contre, pour ce qui est de l'entraînement, si tu veux, la semaine prochaine, après les cours, on pourrait s'entraîner aux sports de combats. Histoire d'être tranquille et non espionné par des élèves qui y verraient directement un quelconque lien extra-professionnel hm ?"

Un couple... Imaginez un peu si cela se faisait sous entendre. Jin et Isis. Au fond, l'image était-elle si impossible que ça ? Souriant, je la regardais attendant de voir ce qu'elle avait décidé avant qu'on mette fin à la pause café. Nous avions bien discuté malgré tout en si peu de temps. La joie se lisait sur mon visage, la revoir était un plaisir sincère que j'épprouvais.

♦

Quelle vendue cette fille... J'avais capté qu'un truc avait cloché. Quoi, comment ? Les conséquences de quoi ? Tant de questions. Mais bon, la miss était à peine revenue, je n'allais pas la faire crouler sous les questions. Sauf si je voulais la rendre chèvre, mais dès son premier jour, ça serait pas cool. Surtout si c'est moi, car à ce niveau là... la belle blonde sait ô combien je peux être terrible à ce jeu là. Et ô combien chiant surtout. Il serait dommage qu'elle demande une mutation ou une migration en Antarctique à peine revenue... Non non, je ne voulais pas la voir partir bien au contraire. C'est donc amusé que je remarquais son air étonné. La belle se détendit immédiatement. Au fond, parler peut aider et la preuve, elle avait fait indirectement un aveu et même si je ne lui posais pas de questions, elle semblait complétement soulagé d'un poids. Nous étions similaire sur certains points, mais en réalité, on ne se connaissait pas tant que ça.

Flash Back

Au départ neutre, la belle semblait douter. S'en voulait-elle de m'avoir dit la vérité ? Certes on dit qu'elle n'est pas toujours bonne à dire, mais personnellement, je mettais un point d'honneur dans tout ce qui est vérité. Il n'y a que en amour qu'on peut mentir UNIQUEMENT pour protéger l'autre. Exemple, cacher qu'on l'aime. Outre ça, jamais je n'aimerais mentir à quelqu'un, elle plus particulièrement. Une collègue ? Non, une amie. Aussi étrange cela soit-il, dès son arrivée sur EP, à l'époque, j'étais comme attirée par elle. Son charisme, sa prestance, elle avait tout pour plaire et je me suis donc approché d'elle. Pas comme un prétendant, mais comme quelqu'un voulant devenir une connaissance.  
Moi j'étais nouvelle instructeur quittant les bancs de la classe pour être l'instructeur et elle, elle débarquait de l'armée classique. Pourquoi ? Comment ? Aucune idées, mais ces détails, je m'en étais soucié très peu. Car au fond, cela ne change pas grand chose, sauf s'il y a une raison personnelle derrière. Pour ma part, je suis passé d'une vie normale à celle d'EP, car je voulais changer de vie n'ayant aucun but précis de base. Mais elle, qu'elle était sa raison ? Tant de mystéres à son sujet. Pourtant, alors que cela frustrerais plus d'un, moi je me contentais d'en sourire, aimant ce côté " je ne sais pas tout d'elle ". Cela renforce mon envie de la cotoyer.

" ... C'est le propre du métier... Surtout en aviation. Le risque zéro n'existe pas. L'erreur est humaine et jusqu'à preuve du contraire, tu en es une donc oui, ça arrive à tout le monde... Tu as eu malgré tout beaucoup de chance retient cela... L'hélico dans lequel tu étais a finalement été bien amoché, ce n'était pas le petit crash visiblement qu'on a quand on sait pas piloter, d'après des dires, la faute serait mécanique, mais bon... Enfin, t'en fait pas va.. Repose toi avant de penser à cela. "

La suite me faisait rire. Alors que je lui faisais un " poke " sur la joue, la demoiselle repoussait doucement mon bras démontrant un agacement. Elle n'avait pas oublié la sensation et donc le geste habituel. J'aimais ça, cela démontrais qu'elle était sur le bon chemin pour retrouver la mémoire. Une fois deux trois mots de plus échangés, je me décidais donc à partir lui promettant de lui rendre visite plus tard. Quand elle sera opérationnel.

" Aller... Je file moi.  Dort, mais pas trop hein..."

Lui faisant un clin d'oeil, je me levais et prenais le papier où était la chouquette. Je m'occupais de le jeter étant vide, qu'elle n'ait pas à faire quoi que ce soit avant de filer tranquillement, largement rassuré ce jour là.

Fin Flash Back

Le moment pause café approchait de la fin. Les verres étaient finit et je doute qu'on allait les enchaînés jusqu'à ce que nous nous soyons tout dit. Souriant donc, je la regardais notant non plus de l'étonnement par rapport à tout à l'heure, mais une sorte de concentration allant presque à l'angoisse. Hm ? Son retour ou... Ah. Je cru comprendre et j'en rigolais sur le coup. Me levant de table, je vins jeter nos gobelets vide puis je me décidais à bouger. La regardant encore et toujours, je repris ses paroles.

" Pareil... On a une journée chargée comme tu dit. Donc je vais te laisser.  Passe une bonne fin d'après midi miss et ... Bonne chance pour demain. "

M'approchant, je lui fit la bise avant de lui murmurer en coin tel une confidence.

" Bon retour parmi nous et ... tâche de pas pas trop les traumatiser..."

Pique final, au fond, j'en riais bien que cela n'était pas tout le temps drôle. Là, niveau connerie, j'entendais tout et rien à la fois. Souriant de manière taquine, je me reculais avant de partir de mon coté.
Ces retrouvailles auront été un vrai plaisir à mes yeux. J'avais hâte que les jours passent désormais. Afin de continuer à la voir. Ma vie avait pris comme un tournant. Je me sentais plus... libre ? Indirectement, j'avoue que sa présence me faisait dire que désormais, je ne m'ennuierais plus. Ma grande idiote et mini bouc émissaire était de retour. Finit l'ennui et la monotonie.