♦

Drôle de sentiment en ce jour... Pourtant, d'ordinaire, tout se passe comme ça se passe là. Je grogne en entendant le bruit strident du réveil, je tend un bras - le sortant au passage - hors de la couette et j'appuie sur le bouton qui stop cet enfin démoniaque. Par la suite, je re-grogne, puis je retire cette couverture qui me recouvre.  Cheveux en bataille, j'admire le plafond en regardant l'heure qui s'affiche au plafond. 10h... Merde, je suis en repos aujourd'hui, j'avais pas besoin de me lever. Pourtant il le faut. Je m'appuie donc sur mes coudes laissant ainsi mon torse se redresser. Respirant calmement, je regardais le lieu. Silencieux, sombre, seuls quelques traits de lumières arrivaient à percer ces ombres qui envahissaient la salle. Soufflant, je me redressais totalement décidant enfin de me lever. J'avais encore et toujours cette drôle d'impression. Pourtant, ce n'était pas à cause de ce paquet de clope qui me rappelle qu'on peut mourir à chaque instants. Non, j'en avais l'habitude, la mélancolie ne revenait plus. C'est autre chose... Un truc qui me dépasse. Comme si mon coeur me disait " aujourd'hui ne sera pas un jour comme les autres ".

" Tch... "

Levé, je me dirigeais vers la salle de bain pour me doucher. Hygiène avant tout. Entrant nu dans la pièce close en verre, je laissais l'eau couler le long de ma peau. Chaque centimètres était hydraté, chaque millimètres ressentait ce bien fou qu'est l'eau chaude sur son corps. Le gel douche était un luxe que je redécouvrais chaque instants. Par la suite, je laissais l'eau retirer le surplus de gel retirant en même temps les saletés collées à ma peau laissant uniquement une bonne odeur et une clareté inégalable. Que ça fait du bien d'être propre. Pourtant, quand on revient poussiérieux et sale... On en est fier aussi. Car on a bien travaillé.
Bref, prêt pour la suite, je sortais de cet enclos pouvant vite devenir objet de fantasmes. En effet, qui n'a jamais rêvé de prendre une de ses charmantes collégues dans cet endroit humide et étroit ? Secouant la tête pour me retirer cette idée saugrenue de la tête, je revins à moi-même pour m'habiller.

Une fois cela fait, mon haut en cuire sur moi, je me dirigeais dehors. Pas de déjeuner, je me devais d'aller réfléchir auprès des avions. Ces oiseaux de métal qui vol dans le ciel tel des aigles. Penser auprès d'eux serait une bonne chose. Qui sait, ça pourrait éventuellement retirer cette impression que la journée ne sera pas pas comme les autres. Soupirant donc, je me dirigeais vers le hangar d'ordinaire vide. Qui aurait cru que quelqu'un s'y trouverait pour x raison ? Avançant tel un homme décidé, je saluais quelques élèves ici et là. Pressé, j'arrivais proche de la porte menant à l'intérieur des hangars. Je ne voulais pas passer par la grosse porte, plutôt par la petite. Flemme de pousser ces énormes portes de fer qui grincent. Là, je voulais être discret. Soupirant pour une énième fois, j'ouvrais la porte m'exaclament en me pensant seul.

" Alors alors... De quoi vais-je vous parler cette fois... Chers oiseaux de fer ? Du passé pour pas changer ? "

Loin d'imaginer une présence, j'allais sûrement me poser sur les marches d'un escalier menant à une cabine d'avion. Mais pour l'heure, j'avançais dans ce lieu qui ne semblait pas si silencieux que d'ordinaire. Un bruit ? Une présence ? Je ne le remarquais pas continuant d'avancer vers un sublime hélicoptère trônant ici. Un Eurocopter EC665 Tigre pour être précis. Une merveille à regarder bien qu'il soit classique de nos jours.

" Et toi mon vieux... Tu veux parler de quoi hm ? ..."

♦

Penser proche des avions... Voilà une bonne chose pour moi. Bien souvent je faisais cela. Histoire de décompresser, parler à tout le monde et personne à la fois. Parler est vraiment une chose utile, mais au fond, avoir une autre moitié pour partager ses sentiments, c'est mieux.  Alala... L'amour. Drôle d'histoire quand même, moi qui ais rarement connu cela. Deux trois aventures et encore, s'était des aventures de jeunesse. Jamais lors de mon service militaire ou de mon temps d'instructeur j'ai levé la main sur qui que ce soit.  Drôle de réalité n'est-ce pas ? Pour quelqu'un dit " mignon " ou autre. M'enfin, sûrement que je courrais pas après ça. Mmon métier passait avant tout. Voilà, ça doit être ça. Bref, croyant que j'étais seul, j'approchais de cet appareil qui me rappelait bien des souvenirs. Un simple hélico arrivait à me rappeler quelques incidents, notamment un qui m'avait un peu marqué. Un soir. Bien que ça ne soit pas le même appareil, il restait dans le même type d'engin qui s'était écrasé un soir...

" ... "

Alors que j'allais retourner dans mes pensées en m'appuyant contre l'enfin de fer, voilà qu'une voix pour le moins tranchante se fit entendre.  Hm ? Moi ? Pas à ma place ici ? J'étais un Sous-Lieutenant, pas un simple élève. Ainsi donc, quand l'invitation indirect de sortir était lancé, je me redressais sortant de ma cachette pour alors faire face - après avoir cherché - à la personne responsable de ce rappel à l'ordre inutile.

" Réglementé en effet... Seul les gradés ont le droit de venir ici et apprenez que je suis sous-lieut... "

Face à la belle blonde, je me stoppais complétement. Cette fille... Cette demoiselle... Pouvait-il s'agir de ? N'en étant pas sûr, j'écarquillais les yeux n'arrivant pas à cacher ma légère surprise sur ce coup. Armée d'un carton visiblement remplit de papiers en tout genre, je fixais la miss dans les yeux cherchant à lire dedans. Isis ? Cela faisait au moins quatre putai d'années que je ne l'avais pas vu. Si bien que parfois je me demandais si elle n'était pas morte de l'incident de l'attaque. Même si s'était impossible puisqu'elle n'était plus là lors de l'incident il me semble. Tout devenait floue en moi à cet instant. Une fille avec qui... j'avais partagé des choses sans aller trop loin. Une amie ? Une collègue ? Une connaissance ? Il n'y a pas de mot pour décrire notre " relation " en supposant qu'il y en ait une. Restant bouche bée, je finit par secouer la tête reprenant un air sérieux.

" ... Et ben... Si je m'attendais à te revoir... Jte croyais mor... enfin... Disparue.  Cela faisait un bail dit donc... Isis ?"

Montrant que je n'étais pas sûr, je la regardais avant de m'anvancer. Comment réagir face à elle ? Jouer le mec qui a grandit et qui de part son absence à elle à tout oublier ? Ou redevenir comme on était dans notre jeunesse ? Sur le coup, je ne savais pas alors je préférais être neutre. Bien qu'il était clairement visible que sa présence était à mes yeux un véritable traumatisme positif. Souriant en coin, je finit par arriver bien face à elle, seul ce carton nous séparant physiquement.

" C'est bien toi ? Miss je prend un hélico et jme crache en pleine nuit ? Ou jour je sais plus..."

Même si disais ça avec un certain sourire, montrant que je préférais en rire qu'en pleurer, au fond de moi, cela me remémorais bien de sales moments. Une angoisse qui avait été énorme durant cette nuit... Quelle histoire quand même.

♦

Drôle d'instant quand même... Moi qui me pensais seul, me voilà en compagnie d'une vieille connaissance. Une demoiselle qui est similaire à moi sur certains points de vue et façon d'être. Du moins, s'il s'agissait d'elle. Mais vu son regard et ses réponses qui venaient unes à unes, cela ne faisait aucun doute. La belle était bien celle que je pensais qu'elle était. Miss Isis Bath. Isis le bain comme je pouvais parfois surnommer intérieurement. Oui la blague est pourrie et c'est pour ça que je lui ais jamais dit. Bref, son regard semblait un poil surpris avant de redevenir calme. Contente de me revoir miss blonde ? Voilà la question qui me brûlait les lèvres, mais bon, là encore, ça ne sortais pas. La miss répondait donc, ce qui prouvais qu'elle était bien celle que je croyais. Ainsi donc, elle était bien de retour ? Vu sa présence ici bien réelle, oui. J'en étais... troublé, mais au fond de moi, content. Sentiment qui semblait partagé... Bref, outre les blagues pourrie du jour, je me laissais donc aller, attendant ses mots, sa réaction.  S'en était transcendant de voir à quel point elle avait pas changé. Neutre dans ses dires, je voulais vraiment l'entendre parler, la voir bouger et surtout qu'elle me donne enfin de ses nouvelles, qu'elle me dise ce qui lui est arrivé depuis tout ce temps. Après tout, cette absence n'était pas passé inaperçu. Du moins, à mes yeux.

Sa remarque sur sa taille me faisait rire de bon coeur. Cependant, je voyais bien que mes mots qui rappelaient certains incidents n'étaient pas aussi bien passé que le reste. Un crash où elle a frôlé la mort, c'est jamais cool. Surtout qu'ensuite, elle a du être bien secoué car mine de rien, même si elle a frôlé la mort, elle a tué un hélicoptère et ça, c'est pas un truc qu'on a dans un paquet de céréal ( encore moins celui de l'armée... ). La regardant donc faire, je remarquais son mordillement de lèvre. En général, ça traduis une envie de se taire. Bha.. Elle pouvait m'insulter si ça lui plaisais. Quoi que non... De par la hiérarchie, elle ne le pouvait pas.  Enfin bref, passons ce détail ridicule à mes yeux.

" Naine ? Allons... Faut pas déconner. T'es plus grandes que d'autres..."

La voyant fuir, je la laissais faire le tour de ma personne. Son carton semblait remplit. Que faisat-elle ? Bha... Toujours aussi froide à ses heures la miss.

" Brrr... Quel froid que voilà. Hey... Attends..."

Non, je n'allais pas lui courir après, cependant, parler était une sorte d'étape inévitable aujourd'hui.  Elle aurait du s'en rendre compte vu mon regard. Je ne le disais pas et ne lui dirais jamais, mais elle m'avait quelque peu manqué, alors hors de question de la jouer " t'es de retour ? Cool. Bonne journée ". Non, je refusais cela. C'est donc pour ça que je me mis à sa taille pour alors lui dire en restant à côté d'elle ouvrant les portes qui nous faisaient face pour pas qu'elle ait à ouvrir la porte, reprendre le carton et passer.

" Je peux t'aider ? Puis on peut parler non ? ... Tu as cru que j'allais te laisser filer comme ça ? Tu t'absentes et même pas tu me dit ce qui c'est passé... Tout ce temps. T'imagine même pas ce que j'ai pu imaginer.. Bon d'accord si l'ayant à moitié dit tout à l'heure, mais bon.  En tant que collègues, connaissances, on peut parler non ?"

Insistant ? Non, j'ai toujours été comme ça. Vouloir parler avec elle et la cotoyer. Malgré les années, cela n'avait pas changé. Du moins, je crois. Attendant sa réponse, je me mis à la regarder en coin l'air sérieux. Pas de rigolade là, nous étions des adultes après tout.

♦

Parler. Voilà ce que je voulais faire dans l'immédiat. Avec elle qui plus est. La miss était de retour de je ne sais où et voilà qu'elle jouait la fille qui se casse l'air de dire qu'elle veut pas parler. Haha... Pas question de la laisser faire ainsi. Au fond, pour des raisons amicales, je ne voulais pas la laisser fuir ainsi sans avoir insisté un peu.  Une amie reste une amie, et elle n'allait pas me mettre dans le vent comme ça. Pour qui me prenait-elle ? Pour le premeir bleu du coin ? C'est dead comme j'aurais dit. La suivant donc, je voulais l'aider. De manière sincère bien entendu, pas un simple tu veux m'aider l'air de dire " Tient, regarde moi, je suis le lécheur de botte 2013...". Jamais je n'irais faire ça, que ce soit à un supérieur ou un/une ami(e).  Bref, l'écoutant parler de manière peu agréable, j'admirais la distance qu'elle mettait dans ses propos. Cela ne lui ressemblais pas, du moins, en apparence. Elle avait son caractère, mais être ainsi de façon si soudaine, ce n'était pas vraiment la même miss que la dernière fois. Le crash d'hélico lui aurait-il tapé sur la tête ? Non... Je m'en souviens de notre rencontre à l'hosto et elle allait bien.  

Ainsi donc, elle cherchait les cours d'un prof en AA ? Quoi de plus simple pour moi. Revenant à l'instant présent, j'écoutais la belle blonde qui me répondait de manère épique. Où était-elle ? ... Ailleurs. S'il y avait un publique, il aurait crié " Popopo " sur le coup, ou " Cassé ", ou encore.. " BIIIIIIIIIIIM ". Décidément, ce comportement me déplaisait et j'allais lui faire comprendre.  Elle me confirmait son état d'esprit. Ne pas vouloir parler... Quelle idiotie.

" ... Tu crois que c'est ainsi que certains truc s'arrangeront ? Idiote va..."

Au fond, je m'adressais à elle comme étant un collègue. Comme si on était encore deux élèves. Sans quoi, j'aurais effacé le mot 'idiote'. En tant qu'ami... Voilà ce que disait mon coeur. Soupirant, je me reculais la laissant chercher comme une débile les papiers qui sont pas loin de sa position. Pas là où ils devraient être LOGIQUEMENT, mais dans le coin. Croisant les bras en me postant contre un mur, je repris la parole.

" Tu te tires comme un fantôme, tu reviens comme une fleur et tu crois que je vais imaginer que tu étais en vacance pendant quasiment... quatre ou cinq ans ? Bref... Quoi qu'il en soit, c'est pas en te taisant et en la fermant telle une fille qui boude que tu arriveras à trouver ce que tu veux... La preuve, je suis sûr que sous le dossier rouge là, avec écrit ' tir ' il y a un dossier noir sans nom et étrangement, c'est ça que tu cherches... Je dit ça, après je dit rien... C'est pas comme si étant instructeur de tir pour l'armée de l'air je me dois de coopérer indirectement avec le prof de vol. Enfin en supposant que c'est ça que tu cherches... Le dossier bleu c'est les mécano, le noir le vol, le rouge le tir et le reste je sais plus trop..."

Haussant les épaules, démontrant un certain énervement face à ce comportement peu chaleureux et un poil ingrat, je me retournais m'apprêtant à partir.  En effet, j'avais été touché un peu. L'amitié ou les pseudo relations humaines, s'était sacré.  Et j'ai toujours été du genre à croire que qu'importe une absence, les liens restent un peu. On ne peux rien effacer totalement ou enterrer complétement.

" Bref... Jte laisse si tu veux vraiment être seule... Bonne journée et... Bon retour parmi nous. Ca me fait plaisir de te revoir, même si ce plaisir ne semble pas partagé..."

Moi bouder ? Non, me taisant, je sortais pour retourner près de cet hélico. Appareil qui devait être indirectement maudit de la miss. Réfléchissant, je vins soupirer en m'appuyant de plus belle contre l'enfin de métal. Silencieux, de nouveau seul pour un léger moment dans le hangar, je jurais doucement.

" Tch... Idiot..."

♦

Soulagé ? Intérieurement, je m'étais perdu depuis un long moment. Perdre des amis c'est une chose, mais au fond, qui-a-t-il de pire que de perdre des amis ? Perdre une personne chère ? Sans doute... Intérieurement, jamais je n'avais mis de mot qui résumerait ma relation avec Isis. Depuis qu'elle était jeune, depuis qu'elle était sur EP, même si on parlait, jamais je ne l'ai trop approché. Compagnon pour discuter, à certains cours mais ça s'arrêtait là. Pourtant, il y avait toujours eu une lueur étrange. Une sorte de secret que je n'osais pas avouer. Je la voyais parfois avec un autre et moi, je restais dans l'ombre ne sachant pas quoi penser. Au fond, étais-je jaloux ? Avais-je en moi un sentiment que je n'arrivais pas à titrer ? Quoi qu'il en soit, c'est du passé tout ça. Du moins, je le pensais. La revoir, même si elle était froide comme de la glace, s'était un soulagement et un bonheur que je n'arrivais pas à totalement caché. Une amie en vie et non disparue, une fille qui a il me semble retrouvé la mémoire suite à divers faits... Que demander de plus ? Remercier le seigneur ? Oui et non. Niveau sentiments et relations humaines je n'étais pas le pro. Certes, on me dit ultra sociable, c'est le cas, mais mine de rien, il y a certains domaines qui me font peur. Comme tout ce qui est sentiments proches, l'amour qui plus est. Ainsi que l'attachement que ça créer. Je n'ai jamais eu quarantes relations dans ma vie, peut-être deux ou trois et encore, en étant jeune, rien de sérieux. Tandis que maintenant, quelle dimension ça irait ? Amour et sentiments outre que l'union et l'amitié sont-ils compatibles avec l'armée ? Là où l'ordre et la non compassion se doit d'être ? Je me le demandais...

* Pfff... Arrête de rêver du con... *

Que faire dans ce genre de moment hein ? J'avais quitté la pièce tel le mec hyper vexé. Pourquoi j'avais réagis ainsi ? Comme le mec mega touché ? Qu'elle m'aime ou non, j'en avais rien à foutre non ? Pourquoi donc avais-je pris la mouche comme ça, comme si le fait qu'elle ne sourit même pas m'avait foutu en rogne ? Quelle idée je me fait moi... On a tous droit à notre jardin secret, alors pourquoi je lui en voudrais de ne pas parler sur certains sujets ? Au moins, on sait qu'elle était absente et non morte. Pourtant, je me rappel de deux trois détails. Son accident, l'hôpital... Que de détails qui ont leur importance. Voulant me changer l'esprit en imaginant autre chose, je me mis à tapoter sur cet enfin de métal. Un hélico... PUTAIN... Pourquoi encore je pense à ce soir là.

-C'est bon, je m'excuse.

Hm ? Mon regard se redresse pour tomber nez à nez avec la miss. Que faisait-elle ? Là, devant moi, sans me regarder dans les yeux. Haussant les épaules, détournant moi aussi le regard comme un timide de première, je lui dit d'une voix lasse mais avec quand même une once d'intérêt.

" Pas grave... Désolé aussi de m'être barré comme ça... Au fond, ce point en nous a pas changé malgré les années... On est tout deux des gens avec un caractère de merde n'est-ce pas ? Bref... Toi aussi excuse moi. On va dire que c'est la nuit qui c'est mal passé..."

Toujours un mot pour ironiser le moment, rendre tout ceci moins sérieux. Je n'étais pas adetpe des trucs trop sérieux entre connaissance. Soupirant, je me relevais pour alors lui sourire en coin tout en continuant de ne pas la regarder trop... intrigué de la revoir.

" ... Tu sais... Je voulais pas te faire chier. J'aurais du me douter que tu voudrais pas parler de ton absence quelle qu'elle soit. Mais bon... Te revoir me fait un certain chamboulement positif je précise et..."

Me taisant, je me rendais compte de mon espèce d'aveu à caractère un peu trop rose à mon goût. Putain, mais je disais quoi moi... Je lui déclarais une flamme ou quoi ?

" Crois pas que jte dit quoi que ce soit indirectement, te fait pas d'idées hein... C'est juste que... tu m'as manqué..."

Détournant de plus belle les yeux, je vins donc m'approcher pour alors lui faire face tel l'homme que j'étais.

" Bref... Que dirais tu de se voir plus tranquillement ce soir ? Seul à seul, autour d'un café ou autre pour discuter hm ? ... Là, tu dois chercher des trucs, donc si tu as besoins, hésite pas. Pour faire un court résumé de ce que je suis devenu.. .Disons que j'ai demandé une promo et je suis donc devenu instructeur de tir pour les gens qui aiment voler dans les airs... Et toi ? ... Je suppose que tu es pas élève. Quoi que t'avoir comme élève ... ça serait marrant huhu."

Souriant, je tentais de meubler une conversations plus posée et de notre genre, bien qu'à tout moment... ça pouvais partir en cacahuéte. Comme au bon vieux temps.

♦

Des excuses ? Voilà qui était inimaginable de la part d'une fille comme Isis. Dans le passé, elle était un peu l'archtype de la fille fuck the world qui se fichait de l'autorité ou du moins, ne l'aimait pas. De ce fait, faire une révérence, parler courtoiement, cela était une chose trop complexe pour elle. Là, elle était revenue avec un minimum d'humilité et s'était excusé auprès de moi. Comment devais-je le prendre ? Façon hiérarchique ? C'est à dire lui dire que ce n'était rien et ajouter que s'était normal et donc enfoncer un couteau dans la plaie sans le savoir ? Ou la jouer copain et lui dire que ce n'était rien via le coeur ? Au final, c'est la deuxième option qui sortit. Je ne l'avais pas rébaissé car au fond de moi, je l'appréciais. Comme souligné dans mes propos, tout deux, nous avons un caractère de merde, donc quoi de plus normal que nos réactions ? Souvent c'est ainsi, une discutions séche, un coup de gueule et finalement, on arrive par humilité à parler entre nous. Qui sait quand cela sera différent. Pour l'heure, ce n'était pas le cas et tant mieux. La miss avouait avoir passé une mauvaise nuit, ce qui lui valut un simple et gentil :

" Pfff... Copieuse..."

Bien entendu, je la croyais. Lloin d'avoir des cernes, cela se voyait qu'elle avait passé une sale journée. Pour x raison. Y-avait-il un rapport entre les deux ? Son retour et ce retour ? Quoi qu'il en soit, je m'en fichais, si elle voulait parler, elle savait qu'elle pouvait me sonner. J'étais là tel l'ami que j'étais. Lui répéter serait gâcher de ma salive si précieuse. La demoiselle m'écoutait et semblait confuse ? Sûrement mes explications à la con, je me justifiais d'une telle insistance ,avouant indirectement une certaine envie de la protéger. Mais de manière tellement floue qu'on croirait voir un chinois qui ne parle pas francais s'adresser à vous... Bref, elle voyait donc tant mieux. Pour le café, elle semblait d'accord, mais je me doutais qu'elle se sentait forcé. Miss ne changera jamais, comme moi d'ailleurs. Elle précisait qu'il fallait ranger. Ce qui était pas faux... L'ouragan Bath était passé par là et je m'imaginais déjà l'état de la pièce. Si s'était comme je l'imaginais, alors oui, il faudrait ranger au plus vite, sans quoi l'instructeur AA qui passerait en perdrait ses ailes...

" Instructeur ? Oh oui.. Navré... Mauvais sommeil, deux trois souvenirs troublant à ton égard... à vrai dire je me perd moi-même dans mes souvenirs ces temps-ci... Instructeur en pilotage c'est ça ? "

Encore une fois, ma langue avait fourché. Souvenirs troublant à son égard... Quel idiot. Je ne voulais pas m'étaler sur ce sujet, et elle non plus à mon avis. Le passé est du passé, il nous fallait avancer désormais. Oublier les morts, les incidents, pourtant, ça reste en nous, il est impossible de tout effacer. Soupirant, je repris la marche lui faisant signe retournant dans le bureau où s'était vraiment la pagaille. Sifflant d'admiration, je commençais à ranger priant qu'elle m'aide.

" Bah putain... Là aussi tu as pas changé... J'ose pas imaginer l'état de ton armoir le matin quand tu cherches une tenue. Ni celle de ton homme... Enfin.. Si... Enfin.... Bref..."

Un mec ? En avait-elle un ? Moi-même je l'ai toujours ignoré. Parfois la question était arrivé, mais jamais je n'ai eu de réponse. Au fond de moi, je ne voulais pas savoir justement, car cela était un sujet épineux en moi. Vivre dans des rêves des espérances plutôt que voir la vérité, voilà ce que je voulais. Esquivant donc la suite, je repris mon rangement grommelant au passage.

" J'ai vraiment besoin d'un café moi... Tch..."

Pester contre moi-même. Ma spécialité... Soupirant en ramassant quelques papiers ici et là, au final, les dossiers reprenaient leurs places petit à petit.

" ... Sinon Isis... Hm... ... Ny' voit rien indirectement, mais ... Si tu as besoin de parler de quoi que ce soit... N'hésite pas à venir toquer à ma porte. Après t'en fait pas... Je sais que t'es une grande fille hein... Mais on a tous besoin de parler parfois, moi compris. Et d'ailleurs, si je devais parler à quelqu'un.... maintenant que tu es de retour, jte cache pas que je tenterais de t'en parler. Du moins... Si tu veux bien hein. En tant.. Qu'ami ?"

Douce conversations, cela prenais presque des airs de discutions entre amoureux qui le sont pas. Des timides... Quelle belle image quand même. Bien des supérieurs rigoleraient s'ils nous voyaient ainsi. Nous qui sommes de bases comme des " molosses au caractère trempés " .

♦

Boire un café voilà une belle idée pour décompresser. Sûrement en avions nous tout deux besoin. Moi pour accepter le fait qu'elle soit revenue et elle, pour qu'elle puisse prendre des marques nouvelles. Après tout, cela fait un temps qu'elle avait disparue. Son accident devait y être pour grand chose. Après tout, elle a été à l'hôpital et tout. Je ne suis pas trop au courant de ce qui s'était passé, mais la vérité était là, elle avait craché un hélico et avait frôlé la mort il me semble.

Cependant, elle ne laissait jamais rien paraitre. Bref, ayant parlé, je me demandais comment elle réagirait. La réponse était intéressante, elle restait neutre, faisait preuve de sang froid. L'armoire semblait l'avoir touché. Haha... Dire que je ne l'avais jamais vu. Le pire que j'ai vu, c'est... dans un engin volant. Après dans le passé, jamais je n'ai accedé à son petit monde comme sa chambre ou autre. Jamais je n'avais passé cette frontière, mais maintenant qu'on avait grandit, cette envie semblait naitre en moi.  Je voulais la connaitre plus, sans le montrer. Quel idiot.. On croirait voir un mec amoureux non mais oh.. Nous étions tout deux gêné. Moi de me montrer si... amical, plus que dans le passé et elle, elle semblait gêné de cette retrouvaille. Deux timides pour le prix d'un, comme c'est charmant. Me taisant, nous rangions les dossiers un à un jusqu'à ce que cela soit finit. Une fois finit, je poussais un long soupire démontrant que cet exercice avait été bien ennuyant il faut l'admettre.

" Alala... Même nettoyer le hangar c'est plus facile que passer après l'ouragan que tu es..."

Pique amical comme d'habitude,  je la suivis sans attendre sortant avec elle du bureau.

" Pas besoin de me remercier... J'allais pas m'amuser à rester assis sur la table et t'admirer ranger si ? Certes, je suis Sous-Lieutenant, mais bon... D'ailleurs, tu es quoi ? Enfin, niveau grade quoi ? Rho puis laisse, je m'en fiche... Au fond, pour ma part, tu n'as qu'à m'appeler comme tu l'as toujours fait... oublie le sous lieutenant. Je serais lieutenant, ça me plairais que tu dises cela, mais avec le 'sous'.... ça casse tout le charme..."

Rigolant de bon coeur, nous arrivâmes là où le café était abondant. L'heure des vrais retrouvailles avaient sonnées. Sûrement allions nous discuter de tout et de rien. Ou alors... Nous admirer dans le blanc des yeux et nous taire ? Cela serait à la fois romantique, mais surtout gênant... Alala... Quelle histoire quand même. Retrouver une amie disparue.