Midi. Pause. Manger. Promener Jake. Moment pour souffler. Gabrielle avait retourné sa pancarte pour annoncer que le magasin était fermé pour l'entre-midi. Elle consulta rapidement son carnet de commandes pour voir son travail de l'après-midi tout en mordant dans un sandwich qu'elle avait préparé le matin-même.

Elle émit un petit sifflement pour appeler Jake. Il était l'heure de la promenade haibtuelle. Le soleil était encore une fois au rendez-vous, et la chaleur n'allait pas freiner ni le chien, ni la maîtresse.

Alors elle quitta son établissement et se mit en chemin vers le parc, son chien sur ses talons, sans laisse, comme d'habitude. Elle avait pris un jouet avec elle, pour continuer son entraînement avec Jake. Bien qu'elle ne faisait plus partie de l'armée régulière, elle se faisait un devoir de garder son animal opérationnel en cas de besoin. Et puis, un chien obéissant était toujours beaucoup plus agréable.

Arrivés au parc, le jeu pouvait commencer. L'échauffement était simple : lancer la balle, la ramener. Juste pour que Jake puisse courir et se dégourdir les pattes. La suite serait un peu plus corsée.

Au bout de quelques temps, Wrath s'était plus ou moins habitué à son nouveau rythme de vie. L'ébénisterie demandait beaucoup plus de force physique que ce qu'il croyait. D'autant plus qu'ici, ils remplissaient aussi le rôle de charpentier et menuisier. Si les métiers se ressemblaient car tous travaillaient le bois, il devait bien admettre qu'ils avaient chacun un rôle différent. Ayant travaillé de cinq heures du matin jusqu'à midi, Wrath avait son après-midi de libre. Il quittait son lieu de travail avec encore sa combinaison de protection, le haut retombant sur ses jambes pour avoir moins de poids sur les épaules. Son débardeur était humide de transpiration et ses cheveux sales, mélangeant le blond et le noir avec quelques poussières et copeaux qui s'étaient bien accrochés. En bref, il avait vraiment la dégaine du gars qui a fini de bosser et qui en a chié.

A l'ombre d'un grand arbre sur une balançoire bancale réalisée très certainement par une famille à l'aide de deux cordes et d'une planche en bois, il buvait une brique de jus de fruits en se demandant quoi faire de son après-midi. Dormir ? S'entraîner ? Lire ? Jouer aux jeux vidéos ? Il allait s'ennuyer, finalement. Perdu dans ses pensées, il regardait l'herbe d'un air songeur quand arriva dans son champ de vision une balle qui vint percuter son pied. Mmh ? La paille coincée entre les lèvres, il se pencha et tendit la main pour attraper la balle. Mais c'était sans compter l'arrivée du chien tout joyeux de galoper qui surpris si vivement Wrath que ce dernier lâcha un cri de surprise et tomba à l'arrière de la balançoire, envoyant la brique et la balle plus loin.

Une jambe coincée sur la balançoire, il grimaça de douleur, sa tête ayant frappé le sol. Il grogna quelque chose puis soupira légèrement, dépité. Sérieusement ? Mon après-midi commence comme ça ?

Elle avait envoyé la balle de plus en plus loin. C'était pour voir si Jake allait vraiment s'occuper uniquement de la balle ou s'il allait voir les alentours à la place. Cela lui arrivait parfois, surtout s'il croisait une famille en train de pique-niquait avec de la viande.

Cette fois, la balle était allée vers un arbre un peu plus loin. Et cette fois, Jake ne revint pas aussi rapidement qu'à l'habitude. Gabrielle lança son sifflement de rappatriement mais rien n'y faisait, Jake ne revenait pas. La jeune femme soupira et se déplaça pour récupérer son animal.

Elle entendit Jake aboyer. Cela devenait étrange. Il n'aboyait que pour prévenir d'un danger ou pour signaler quelque chose. Elle accéléra alors le pas vers le grand arbre. Quelle ne fut pas sa surprise en se rendant compte que son chien s'était penché sur un jeune homme tombé d'une balançoire de fortune. Gabrielle s'approcha alors et attrapa le pied coincé pour le retirer et remettre le membre à sa bonne place.

- Hey ! Ca va aller ? Jake, pousse-toi un peu ! Vous voulez que j'appelle un médecin ?

Le visage de l'inconnu ne lui était pas si inconnu que cela, mais elle n'arrivait pas à le remettre. Elle était pourtant sûre de l'avoir déjà vu quelque part.

Un peu agacé par les aboiements du chien, Wrath cligna des yeux et sentit son pied bouger contre son gré. La voix d'une femme lui parvint aux oreilles et il se redressa sur les coudes, puis s'assit par terre avant d'aller secouer les cheveux à l'arrière de son crâne, enlevant un peu de terre.

« Non, ça va aller... C'est pas la peine... » Il soupira puis tourna la tête vers le chien. « Je vais bien ! » Des fois que le chien se sente coupable.

Tournant la tête vers la femme venue l'aider, très certainement la propriétaire du chien, il était en train de lui offrir un léger sourire rassurant quand il croisa son regard. Elle le regardait et semblait inquiète, espérant qu'il aille bien. Elle ne savait très certainement pas qui il était. Mais lui, Wrath, savait plus ou moins ce qu'elle était. Et cela le fit légèrement serrer les dents alors qu'il la fixait en silence avec un regard un peu étrange, partagé entre la surprise et la méfiance. Avant même qu'elle ne l'aide à se relever, Wrath le fit de lui-même et prit appui sur l'arbre pour contrer son vertige. Mais hors de question qu'elle le touche.

« Ca va. » répéta-t-il mais sur un ton nettement plus agressif.

Merde, je vais me foutre dans la panade là. Il réalisa bien vite qu'être aussi agressif serait suspicieux. Il poussa un long soupir en fermant les yeux, sa main allant sur son front.

« En fait si vous avez de l'aspirine je crois que ça ne me fera pas de mal... » Bête excuse pour éviter que son agressivité ne dérange.

Il disait bien aller. Malgré tout, l'instinct maternelle de Gabrielle avait pris le dessus et son inquiétude était bien là - même mélangée à de l'interrogation. Ce visage, ce regard. Elle l'avait déjà vu et ça l'avait perturbée, sinon, elle n'aurait pas cette impression bizarre.

Jake avait reculé de quelques pas avant de s'allonger sur le sol, la tête sur les pattes avant, observant la scène en se demandant s'il avait fait ou non une bêtise. Gabrielle lui lança un rapide regard avec un sourire pour lui indiquer que non.

L'Irlandaise sursauta légèrement face à l'agressivité du jeune homme qu'elle était sur le point d'aider à se relever. Que lui avait-il pris ? Elle ne lui avait rien fait pourtant... Gabrielle fronça les sourcils et ouvrit la bouche pour poser la question qui dérange. Mais le blond l'avait coupé dans son élan en lui demandant de l'aspirine. En maman confirmée, la rousse avait tout un nécessaire de secours dans son sac qu'elle avait pris soin d'emporter avec elle. Elle fouilla rapidement avant de trouver la boîte de comprimés ainsi qu'une bouteille d'eau qu'elle tendit au jeune homme.

- Tenez... Vous êtes sûr que vous ne voulez pas que j'appelle quelqu'un ?

Elle s'inquiétait un peu pour lui. Sa tête avait visiblement cogné le sol. Il ne faudrait pas qu'il se soit déplacé quelque chose.

- Il faut au moins que quelqu'un vous examine au cas où... Je suis vraiment désolée, Jake est très joueur quand il veut. Il redevient rapidement un chiot dans sa tête.

Se monter la tête n'était pas une bonne idée. Il devait faire comme s'il ne la connaissait pas ─ en un sens, c'était bien le cas. Peut-être avait-il mal compris. Peut-être qu'elle n'avait rien fait et qu'elle ignorait tout. Quand bien même... Wrath reposa son regard sur elle alors qu'elle lui expliquait le comportement du chien dont il avait déjà oublié le nom. Qui était-elle ? Que faisait-elle sur EP ? Était-elle une habitante, une militaire ? Si c'était une militaire, elle devrait être en train de travailler ou du côté d'IP. Donc c'était une habitante ? Pourquoi était-elle ici, quelle était sa relation avec Rockefeller ? Le silence s'installait à mesure que Wrath réfléchissait, se questionnant sur l'identité de la femme. A tel point qu'il réalisa après quelques secondes qu'il l'avait fixée en silence sans même lui répondre.

Mal à l'aise, il détourna le regard et se frotta un oeil, puis l'autre en esquissant un vague sourire.

« Ca va aller. Plus de peur que de mal. J'étais juste en train de rêvasser et votre chien m'a surpris mais je n'ai rien de grave. » Sa voix baissa légèrement d'un ton. « J'ai la tête dure... »

Et légèrement embrouillée aussi, mais certainement pas à cause du choc. Inspirant un coup, il se reprit un peu en main et remercia la femme, récupérant la bouteille et l'aspirine.

« Merci pour votre aide. »

Cachet dans la bouche et gorgée d'eau avalés, il s'essuya la bouche du dos de sa main en lui tendant ses affaires de l'autre. Il la regarda furtivement dans les yeux ; des yeux verts, comme les siens. Comme maman. Son regard se baissa aussitôt sur le chien, mais Wrath ne prononça pas un mot de plus. La frustration et l'incompréhension demeuraient présentes.

Il lui répétait qu'il allait bien et faisait des phrases de plus de deux mots, c'était déjà un grand soulagement pour Gabrielle. Elle s'en serait voulu d'avoir provoqué une quelconque blessure à quelqu'un. Surtout à une personne qu'elle semblait connaître.

Il lui rappelait quelqu'un qu'elle connaissait très bien, c'était évident, mais quelque chose clochait, sans qu'elle sache vraiment quoi. Elle savait que lui aussi l'avait déjà vue quelque part, puisqu'il ne cessait de la fixer de manière étrange, sans ouvrir la bouche pour lui demander.

- De rien...

Elle le regarda s'essuyer la bouche puis baisser le regard, et un éclair d'illumination lui apparut. Elle savait où elle avait vu ce garçon. Instinctivement, elle recula d'un pas sous l'effet de surprise. Il n'avait plus les cheveux noirs, mais maintenant qu'elle y pensait, elle l'avait reconnu malgré la distance et l'obscurité qui les avaient séparés, le soir où elle avait tout appris.

- Tu es... le fils de Beal... n'est-ce pas ?

C'était sorti tout seul, elle n'avait pas pu s'en empêcher, même si elle se souvenait parfaitement que Kaimana lui avait fait promettre de ne rien dire.

Cette façon d'être douce et attentionnée, c'était bien le comportement d'une mère. L'enfant qu'il avait vu était bel et bien le sien. Même Wanda agissait de la sorte, tout comme Jane des années auparavant. Des comportements de femmes amoureuses et compréhensives, des mères soucieuses du bien être d'autrui, des plus jeunes, protectrices envers tout ce qui ressemble de près ou de loin à un gamin, qu'importe son âge. Les épaules de Wrath s'affaissèrent un instant, mais un mouvement en face de lui capta son attention.

La femme venait de reculer d'un pas et lorsque son regard croisa le sien et qu'il entendit sa question, Wrath fut surpris ; plus encore, il était même choqué d'entendre une telle question. Comment était-elle au courant ? Qui lui avait dit ? Beal ? Non, il avait déjà du mal à le considérer réellement comme son fils, alors pourquoi en parlerait-il ? La surprise rapidement passée, Wrath garda néanmoins son expression faciale.

« Beal ? » fit-il. « Ah ! Le Gouverneur Rockefeller vous voulez dire ? » Feindre l'ignorance. Que ça se sache n'apporterait rien de bon.

Wrath haussa les épaules et croisa les bras avant de secouer la tête négativement.

« Si tel était le cas, je ne serais pas dans un tel accoutrement à tailler et poncer du bois mais derrière lui à suivre ses pas. Et puis, vous devriez être au courant s'il avait un fils non ? » Pas d'agressivité, Wrath. « Vous semblez bien proche de cet homme pour l'appeler par son prénom. »

Après tout, il y avait plusieurs solutions. Il pouvait être son neveu, un simple gosse très attaché à Rockefeller, ou l'inverse, il pouvait aussi être un fanboy super chiant et collant, un amoureux transi ─ après tout, tout était possible ─ du gouverneur. Ou bien un simple soldat d'EP qui avait décidé d'arrêter sa carrière... les choix étaient multiples.

Il était surpris. Et encore, le mot surpris semblait assez faible. Il était presque autant sous le choc que quand Gabrielle avait parlé de Jane à son père. A présent, il faisait semblant de ne pas comprendre de quoi elle pouvait parler. Mais Gabrielle en était persuadée, et Kaimana le lui avait confirmé. C'était bien lui, le fils du Gouverneur Rockefeller.

Malgré tout, le jeune homme maintenait qu'il n'était pas la personne qu'elle pensait, apportant des arguments qu'elle allait pouvoir aisément contrer vu ce qu'elle savait.

- A moins qu'il n'ait décidé de te retirer de l'armée régulière pour te protéger.

Il y avait de l'aplomb dans sa voix. Depuis qu'elle était au courant, elle cherchait par tous les moyens à obtenir des informations sur cet "héritier", le tout sans jamais en parler d'elle-même au géniteur. A présent qu'elle avait le point central de sa curiosité sous les yeux, elle ne pouvait pas le laisser filer.

Malheureusement, s'il était bien le fils de Beal, il avait aussi les moyens de la déstabiliser. Comme en parlant de sa relation avec le Général en chef. La rousse serra les dents un instant pour canaliser ses émotions. Ne rien laisser transparaître sur quoi que ce soit. C'était le fils de Beal.

- Beal... Le Gouverneur Rockefeller est un très vieil ami... Mais il a toujours su rester secret sur sa vie privée, comme sur ton existence, par exemple.

Elle devait le faire amener à lui dire clairement qu'il était le fils de Rockefeller. Elle s'attardait quand même sur le jeune homme, tentant de lui trouver des ressemblances avec son ami. S'imaginant Beal s'occuper du garçonnet qu'il avait dû être. L'image d'une famille que Rockefeller avait pu construire.

- Ce n'était qu'une teinture... Jane devait être blonde alors... Mais le noir ne t'allait pas si mal non plus. Après, il faut dire que je ne t'ai vu sortir de chez le Gouverneur que tard le soir l'autre jour...

Provoquer, ce n'était pas la technique favorie de Gabrielle, mais si le jeune homme avait les mêmes gènes que Beal, alors elle allait devoir user de toutes les forces dont elle pouvait disposer.

- Comment t'appelles-tu ?

Comment pouvait-elle en savoir autant alors que lui ne connaissait rien ? Pire encore, qu'il se prenait des réflexions dans la gueule lorsqu'il en parlait ? Les sourcils de Wrath se froncèrent légèrement et s'il restait surpris, il n'appréciait pas tellement qu'elle lui déballe tout de la sorte, comme si c'était une évidence et qu'il n'avait qu'à s'y plier. Comme si j'allais courber l'échine devant toi. Son regard émeraude était braqué sur celui de la femme et il n'y avait pas l'ombre d'une quelconque crainte. Qu'est-ce qu'elle voulait ? Avoir raison ? Était-ce trop compliqué de le demander directement au concerné ? Un blanc de quelques seconds s'installa, temps durant lequel Wrath se demanda où était le gag. Finalement, il ne fit pouffer brièvement avant de pincer les lèvres en détournant le visage, évitant de rire davantage.

« Franchement, c'est quoi cette curiosité mal placée ? Ca vous arrive souvent d'aborder les gens et essayer d'établir des liens bizarres entre eux sous prétexte qu'ils se sont adressés la parole ? » Wrath se redressa légèrement, l'air plus sérieux. « Vous vous imaginez quoi, que tout est bon à savoir ? »

Il se décolla de l'arbre en se redressant, bien droit. A peine plus petit que Beal, moins carré aussi.

« Arrêtez de faire la fouine et contentez vous de rester à votre place ; tapez vous Rockefeller, vivez une joyeuse petite vie avec votre gamine et foutez moi la paix. » Il fit un pas sur le côté pour s'éloigner, lui tournant le dos, mais s'arrêta rapidement pour la regarder une dernière fois. « Vous me donnez la gerbe. »

Il reprit la marche.
Non seulement il n'avait pas su se taire, mais en plus il ne parvenait pas à savoir comment elle pouvait être au courant de tout cela. Est-ce que c'était de sa demeure que Kaimana était sortie la dernière fois ? Est-ce que Kaimana avait parlé ? Il serra les dents et baissa le regard sur le sol. Même si elle l'avait fait, il n'allait pas lui en parler. Il n'en avait pas envie.

En bon Rockefeller, fils de son père, il avait réagi presque exactement comme Gabrielle s'y attendait. Cela l'avait énervé. En même temps, qui ne serait pas énervé d'entendre sa vie déballée par une pure inconnue. Vie qui était censée être secrète, vu la réaction de Kaimana quand elle avait révélé le lien de parenté. Elle, ne perdait pas son calme. De toute façon, elle n'avait rien à faire et son indifférence énerverait justement le fils Rockefeller qui lui avouerait peut-être tout.

- J'ai de bonnes raisons de penser que je ne me trompe pas... A commencer par ta réaction.

La suite ne la laissa néanmoins pas de marbre. Entre ce qu'il pensait et la vérité, il y avait quand même un sacré monde. La virulence des propos était forte, ce qui déstabilisa un peu la rousse, la faisant écarquiller les yeux et entrouvrir la bouche. Elle le regarda partir. Il ne fallait pas qu'il parte. Pas maintenant. Et surtout pas avec ces idées et cette manière dont il lui avait parlé.

- Jake, genoux !

Elle avait pris l'habitude de donner des ordres à ses chiens en français. Parce qu'elle était un peu plus à l'aise dans cette langue au final et malgré tout mais aussi parce que peu de personnes parlaient cette langue, donc l'effet de surprise était conservé. Jake dressa ses oreilles et courut en direction du jeune homme, lui assemant un violent coup de tête à l'arrière des genoux pour le stopper. Gabrielle accourut alors et se plaça au-dessus de lui, les pieds de part et d'autre de son corps, les mains sur les hanches et l'air sévère.

- Je ne te permets pas de me parler ainsi ! Premièrement, il ne se passe rien entre ton père et moi. Ensuite, je te défends d'évoquer MA fille dans cette discussion ! Tu es vraiment comme ton père à croire les choses comme il t'arrange sans avoir la moindre idée de ce que tu avances ! Je ne sais pas quand tu as vu Annie, mais la prochaine fois, essaye d'avoir tous les éléments en mains avant d'en déduire des choses, tu serais surpris.

Où pouvait-il les avoir vus ensemble pour penser une telle chose ? Gabrielle était rarement en colère, mais cette façon qu'il avait eu de lui parler, comme si elle était une salope, l'avait mise en rogne.

- En plus, c'est ridicule, Annie ne ressemble pas du tout à Beal.